Le cadrage du leadership

Une description du leadership qui célèbre et proclame les œuvres de Dieu

Pour réaliser notre vision et atteindre nos objectifs organisationnels, il faut des leaders spirituels qui dirigent bien. Notre capacité à ouvrir de nouveaux ministères et occuper des postes de responsabilité sur les plans régional, national, zonal et  mondial en vue de bâtir des mouvements partout est impossible sans des leaders pieux. De plus en plus, tout ce que nous voulons accomplir dépend de la qualité du leadership. Si le mouvement ne s’étend qu’à la vitesse du développement du leadership, alors, nous devons très délibérément attirer, former, déployer et retenir les leaders. Le développement du leadership doit cesser d’être  « facultatif » pour devenir  « essentiel », doit devenir « intentionnel » plutôt qu’« accidentel » .

Nous ne parlons pas ici de leadership interpersonnel ou du leadership de petits groupes.  Nous nous concentrerons plutôt sur le leadership dans le contexte de l’exercice d’une fonction de leadership dans un environnement organisationnel complexe et changeant. Cela n’exclut pas la formation de l’ensemble de notre personnel.  Nous sommes convaincus que former des dirigeants compétents à tous les niveaux de l’organisation et leur donnerla responsabilité de former les autres permettra de s’assurer que le reste du personnel développe son potentiel au maximum.

Hypothèses sur le leadership dans notre contexte

  • Nous sommes tous dans un processus. Aucun d’entre nous n’est accompli dans aucun domaine du leadership. Nous avons besoin de grâce.
  • Le leadership d’une personne ne peut être plus développé que sa vie spirituelle.
  • La vie spirituelle d’une personne, en tant que facteur unique, ne peut compenser ses carences personnelles (sur les plans social, intellectuel ou affectif).
  • Une vie spirituelle saine et croissante est nécessaire, obligatoire et fondamentale, mais pas un facteur suffisant. Son absence sera toujours synonyme d’échec. Sa présence est nécessaire, mais ne garantit pas le succès. Tous les leaders spirituels ont une vie spirituelle vibrante, mais tous ceux qui ont une vie spirituelle vibrante ne sont pas des leaders spirituels.

Observations concernant le Cadrage du leadership

  • Notre Cadrage du leadership est à la fois descriptif et normatif. Il est descriptif en ce sens qu’il présente ce que nous estimons nécessaire pour qu’un dirigeant soit efficace, puisqu’il n’existe pas de programme de leadership au niveau mondial et que la culture évolue. Il est normatif en ce sens qu’il peut nous aider à identifier les domaines à améliorer ou les zones d’ombres qui nécessitent une attention particulière.
  • Nous voulons lever en grande partie le mystère autour du leadership. Nous voulons donner une définition aux choses que les leaders efficaces font et celles dont ils assument la responsabilité. Nous demandons à notre personnel de diriger, et pas seulement de gérer, superviser ou administrer.

Notre Cadrage du leadership est composé de six éléments : le Cœur, les Relations, les Rôles, les Responsabilités, les Résultats et une fondation solide de Bonne Intendance.

Le Cœur

Un élément fondamental chez un leader spirituel, c’est son cœur : sa relation avec Dieu et le fruit de cette relation se manifestant dans son caractère. Dans 1 Samuel 16 : 7, l’Ecriture nous dit :  « L’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cœur ». Le leadership découle de qui nous sommes. La première caractéristique que le Seigneur recherche est l’humilité.  « Voici sur qui je porterai mes regards : Sur celui qui souffre et qui a l’esprit abattu, Sur celui qui craint ma parole. » (Esaïe 66 : 2) Dieu cherche des dirigeants qui s’offrent totalement à Lui et Lui permettent de les transformer par le renouvellement de leur intelligence. (Romains 12 : 1-2). Jean 1 : 14 nous dit que Jésus était plein de grâce et de vérité. Nous devons nous demander :  « Est-ce que je grandis dans la grâce ? » Est-ce que je suis de plus en plus conscient de l’amour de Dieu pour moi ? Est-ce que je l’exprime aux autres ? Est-ce que je grandis dans la vérité, – connaissant la vérité, disant la vérité, recevant la vérité ? Diriger sur le plan spirituel exige un cœur entièrement soumis à la Seigneurie du Christ, une vie qui grandit dans la vérité et la grâce.

Caractère et qualités personnelles

Pendant que nous marchons avec le Seigneur et demeurons en Lui, le fruit de notre relation se manifeste dans notre caractère. Est-ce que je Lui ressemble de plus en plus ? Suis-je à la fois aimant et véridique ? Est-ce que l’intégrité et la cohérence caractérisent ma vie ? Est-ce que je manifeste de plus en plus le fruit de l’Esprit ? J. Oswald Sanders, auteur du livre Le Leadership Spirituel, à 90 ans, se demandait régulièrement :  « Sanders, aimes-tu plus aujourd’hui qu’il y a trois mois ? Es-tu plus pacifique ? Plus patient ? »

Quand ces réalités sont présentes dans le cœur et le caractère d’une personne, elles touchent d’autres domaines :

  • La détermination implique la volonté de faire tout ce qui est nécessaire, persévérer, peu importe le prix à payer. La détermination se traduit par la passion, la conviction sincère que ce que l’on poursuit vaut la peine de consacrer ses meilleures heures, ses talents et ses ressources pour le réaliser.
  • La flexibilité intellectuelle.   Le type de leaders dont nous avons besoin, ce sont ceux qui peuvent conceptualiser, assimiler et synthétiser des idées et des informations. Cette compétence est plus que le QI de base. Il s’agit d’un processus d’apprentissage qui permet de lier les parties à l’ensemble ; à apprendre à voir la situation dans son ensemble. Un leader dans un environnement ministériel complexe et changeant doit être capable de gérer des ambiguïtés, des informations apparemment contradictoires tout en comprenant leur sens. C’est également la capacité et la volonté de voir les choses sous un angle différent et d’apprendre des autres.
  • Le bien-être affectif. Le bien-être affectif inclut une perception de soi bonne, saine et stable – être en paix avec soi-même, avec Dieu et avec le monde. Si un dirigeant n’a pas une grande estime de soi, il se sentira toujours menacé par les idées et les suggestions des autres. Le bien-être affectif se manifeste également dans des relations saines. Les gens aiment côtoyer des croyants sains et qui grandissent, quel que soit leur stade de développement.  Les personnes saines vivent leur vie avec la perspective de donner plutôt que de recevoir.

Les Relations

Le travail d’un dirigeant influence beaucoup les autres, c’est pourquoi sa capacité d’entretenir de bonnes relations avec les autres est cruciale. Nous lisons dans Philippiens 2 : 3  « Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. » Nous sommes exhortés dans Colossiens 3 : 8-13 à renoncer à la colère, l’animosité, la méchanceté, la calomnie, aux paroles déshonnêtes et au mensonge. Nous sommes plutôt invités à nous revêtir  « d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Nous supportant les uns les autres, et, nous pardonnant réciproquement. » Ephésiens 4 nous dit de dire la vérité avec amour (4 : 15), de ne pas laisser le soleil se coucher sur notre colère (4 : 26), et de ne laisser aucune parole mauvaise sortir de notre bouche (4 : 29). Il est clair que vivre et diriger dans des relations, comme Dieu le veut, est impossible si l’on ne vit pas dans la puissance du Saint-Esprit. Voici quelques indicateurs de relations saines :

  • Impliquer les autres de manière appropriée ;
  • Traiter les autres avec respect ;
  • Permettre aux autres de prendre des décisions ;
  • Créer un climat de confiance ;
  • Aider les autres à s’approprier le travail ;

Entretenir de bonnes relations avec ses pairs, ses superviseurs et avec ceux que l’onSupervise ;

  • Nouer des partenariats.

 

Les Rôles

Donneur d’orientation

C’est celui qui porte la responsabilité de l’avenir de l’organisation. En tant que donneur d’orientation, vous êtes celui qui a la responsabilité de dire  « Voici le prochain objectif du groupe. Voici nos valeurs, notre vision et notre mission ». La première question qu’on pose à un dirigeant est :  « Sais-tu où tu vas ? » Si vous ne parvenez pas à définir la direction à suivre, il sera presque impossible de demander à quiconque de se joindre à vous. Un aveugle ne peut pas diriger un autre aveugle. Le leadership implique que vous sachiez où vous allez avant de demander aux autres de s’engager à y aller avec vous.

Porte-parole / Ambassadeur

C’est celui qui représente le ministère et communique la vision à ceux qui sont hors de l’organisation – à la communauté, aux partenaires, aux églises, aux universitaires, aux administrateurs, aux différents leaders dans la société, aux autorités gouvernementales, etc. L’exercice de ce rôle est essentiel pour le renforcement des capacités de l’organisation et la bonne volonté nécessaire aux partenariats. Le porte-parole/ambassadeur œuvre pour obtenir la coopération et les ressources nécessaires pour accomplir la mission.

Coach / Développeur

C’est celui qui prépare l’équipe à entrer en possession de son avenir. Un coach / développeur est celui qui est chargé de bâtir une équipe. Un coach est celui qui non seulement maximise le potentiel de chaque joueur, mais qui façonne également ces individus en une équipe afin qu’ils maximisent leurs chances de gagner. En tant que donneur d’orientation, vous êtes chargés de donner une direction au mouvement.  En tant que coach /développeur, vous êtes chargés de bâtir et de déployer les futurs leaders de ce mouvement (y compris les disciples et les associés). Le coaching, comme le discipulat, consiste à aider les autres à rechercher ce qui est bon et à le réaliser ensuite.

Agent de changement

C’est celui qui initie un changement utile et adaptable en vue du devenir de l’organisation. La qualité qui distingue les leaders des non-leaders est qu’un leader est toujours un agent de changement. Nous avons besoin de leaders qui façonneront l’avenir et ne se contenteront pas simplement de gérer le présent. Les agents de changement ont une saine insatisfaction à l’égard du statu quo. Pour eux, l’écart entre l’état actuel des choses et ce qui devrait être appelle à l’action. Le changement ne se fait pas simplement pour le plaisir de changer. Nous changeons, adaptons et innovons pour nous rapprocher de l’accomplissement de notre mission. Reconnaissons que dans une culture en mutation, il est plus risqué de rester dans le statu quo que de s’engager dans un changement adaptatif.

Il est important de noter que les rôles de donneur d’orientation et d’agent de changement sont tournés vers le future, tandis que les rôles de porte-parole/ambassadeur et coach / développeur ont des effets plus immédiats. Dans le même temps, les rôles de donneur d’orientation et de porte-parole impliquent des activités tournées vers l’extérieur de l’organisation, tandis que les rôles de coach et d’agent de changement concernent les activités à l’intérieur de l’organisation.

Responsabilités

Communiquer la vision

Communiquer une image de l’avenir qui motive les autres à l’action. Communiquer la vision c’est aider les autres à voir au-delà du banal ce qu’est le but final. C’est les aider à voir que le but est valable et satisfaisant. La vision est le point de départ du voyage. La vision nous inspire et nous garde concentrés. La vision brosse le tableau de ce que pourrait être l’avenir. La vision touche le cœur. Une vision pertinente est formulée de manière à inciter les autres à sacrifier volontairement du temps, des efforts et des ressources pour la réaliser. Les leaders efficaces doivent construire, communiquer et diriger à partir d’une vision commune. Margaret Thatcher a déclaré : « Je ne peux pas gérer le passé. Il y a d’autres personnes dans mon gouvernement qui gèrent le présent. Ma seule responsabilité, en tant que leader, est de mettre en lumière l’avenir et de mobiliser le soutien de mes compatriotes pour créer cet avenir ». Saisir la vision avec piété vient du cœur d’un dirigeant qui a une bonne relation avec Dieu.

Pour qu’une vision soit alignée sur l’objectif, elle doit être :

  • Appropriée – doit être adaptée à qui nous sommes.
  • Audacieuse – exige des sacrifices et un investissement émotionnel ; elle innove.
  • Clair – doit préciser l’objectif et l’orientation.
  • Désirable – quelque chose que les gens veulent voir se réaliser. Les gens se retrouvent à dire « Oui », c’est ce dont je veux faire partie ». C’est digne de notre meilleur investissement.
  • Énergisant – elle nous met au défi et nous motive parce qu’elle fait appel à ce qu’il y a de meilleur en nous. Ce n’est pas épuisant, répétitif ou ennuyeux.
  • Faisable – doit être cohérent avec la réalité.

 

Motiver

Exploiter les valeurs fondamentales des autres pour qu’ils veuillent travailler ensemble à l’accomplissement de la mission ; continuer de dire « moi aussi » même face au changement et aux défis. John Kotter a écrit dans A Force for Change (Free Press, 1990),

 « [Être capable de générer un comportement débordant d’énergie est aussi important ici que donner la direction et aligner. A cet égard, définir la direction consiste à identifier la voie appropriée pour le mouvement, l’alignement efficace permet aux autres de s’engager sur cette voie, et un effort de motivation réussi garantit que ces personnes auront l’énergie nécessaire pour surmonter les obstacles sur leur chemin] ».

Résultats

Notre mission, simplement et historiquement, a été définie comme  « Gagner, Edifier, Envoyer ». Dieu nous a appelés à accomplir l’ordre missionnaire en gagnant avec audace, en édifiant profondément et en envoyant d’urgence dans la puissance du Saint-Esprit, tout en aidant le corps de Christ à évangéliser et à faire des disciples. Nous faisons tout cela pour qu’il y ait des mouvements partout. Comment saurons-nous qu’il y a suffisamment de mouvements ? Quand tout le monde connaîtra quelqu’un qui suit véritablement Jésus.

Alors que nous continuons d’accomplir l’ordre missionnaire, le leader doit demander et répondre de manière mesurable :  « Que mesurerons-nous ? »  « Dans quels domaines nous portons-nous bien ? »  « Où avons-nous des difficultés ? »  « Quand et comment évaluerons-nous nos résultats ? »  « Quelles mesures prendrons-nous en réponse à notre évaluation des résultats ? »

Compter ce que nous faisons n’est pas une question de fierté ou de confiance, mais une question d’intendance pour la sélection des stratégies et le développement du leadership. Ce n’est pas non plus une question de valeur personnelle. Chacun de nous a une valeur incroyable devant le Seigneur et pour le mouvement. Mesurer est nécessaire à la gestion de la tâche qui nous a été confiée.

Pouvoir regarder nos résultats requiert de l’humilité et un engagement que nous continuerons à apprendre en examinant le fruit de nos efforts. À cette fin, chaque leader doit examiner ce qui se passe avec notre personnel, nos bénévoles, la croissance de notre mouvement et de nos capacités.

L’intendance : une fondation solide

Le leadership est une intendance. Le leader est un intendant des personnes, des fonds et des autres ressources de l’organisation. Dans les Écritures, (la parabole des talents dans Matthieu 25 : 14-30 par exemple), nous constatons que le rôle de l’intendant n’était pas seulement de gérer les ressources existantes, mais aussi de les fructifier. Ainsi, un aspect important de l’intendance est le renforcement des capacités – développer les fonds, les leaders et les autres ressources nécessaires pour accomplir la mission. L’intendance implique aussi d’affecter les personnes, les fonds et autres ressources en fonction des priorités de l’organisation.

Il est également important de noter que l’intendance est étroitement liée au cœur et au caractère du leader. Les questions de cœur et de caractère tels que la Seigneurie de Dieu, l’humilité, l’intégrité et la responsabilité sont essentielles pour le leader en tant qu’intendant.